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  • Le coeur commande au cerveau mais personne ne vous le dira

    Le coeur commande au cerveau mais personne ne vous le dira

    Article dans Alternative santé.

    pour lire l'article très intéressant

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    Coeur cerveau

  • Psychophanie ou C.P.A.

    La C.P.A. ou Communication Profonde Accompagné est une "méthode" issue de la Psychophanie. Mme Garçin Fradé en est l'initiatrice et a été formée par Anne Marguerite Véxiau. Elle la présente dans cet article paru dans "Le soleil levant" du mois de juin 2015.

    Article cpa 2015

  • La C.F. en Italie

    ROME, jeudi 19 juillet 2012

     Source : ZENIT.org  ou en italien : giornalettismo.com

    « Je souffrais comme un chien », mais désormais, « je cours irrésistiblement à la rencontre de ma vie rachetée » : c’est en ces termes que s’exprime le jeune Enrico Cancelli, atteint du « syndrome de Down » – la trisomie 21 - , qui vient d’asséner un coup fatal à sa pathologie. A l’épreuve du baccalauréat italien, la « maturità », il a obtenu la note de 20 sur 20.

    Un article de Christina Serra, publié dans Il Piccolo, retrace le parcours du jeune bachelier italien, originaire de Trieste. Zenit en publie ici la traduction.

    Enrico cancelli

  • Un article dans une revue

    Un article concis sur le sens et l'intérêt de cette méthode : 

    Article revue

  • Interview D'Anne Marguerite Véxiau

    Vexiau1Je ne sais pas de quand date cet interview, il a quelques années mais il reste très intéressant.

     Rencontre avec Anne-Marguerite Vexiau, propos recueillis par Huguette Guermonprez
    Tiré du site www.clés.com et retrouver cette page en cliquant sur ce lien

    "Je n’avais jamais pensé que les morts puissent guérir les vivants !” Cette phrase impensable est d’Anne-Marguerite Vexiau, l’orthophoniste qui a fait connaître en France la Communication Facilitée, d’abord destinée aux enfants autistes. Dix ans après le début de sa troublante exploration des ressources cachées de la psyché, la thérapeute nous sidère à nouveau : maintenant, c’est avec la conscience des fœtus et des embryons qu’elle nous met en contact ! Et c’est de nous qu’il s’agit."

    Ayant formé plus d’un millier de Facilitants, dont plus de deux cents thérapeutes professionnels, Anne Marguerite Vexiau continue à soigner des autistes, des polyhandicapés, des sourds, des nonvoyants, des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer... et des gens “normaux” !

    Nous avions déja rencontré cette femme étonnante en 1997, quand Marie-Thérèse de Brosses, l’avait “découverte” et fait connaître à notre public, dans un article qui avait suscité un abondant courrier.

    À l’époque, Anne-Marguerite Vexiau venait de publier "Je choisis ta main pour parler" (éd. Robert Laffont), où elle révélait l’existence d’une méthode anglo-saxonne, la Communication Facilitée, grâce à laquelle les autistes parvenaient enfin à sortir de leur prison. Six ans plus tard, c’est avec une grande curiosité que nous reprenons contact avec elle, après la publication d’un second livre, "Un clavier pour tout dire" (éd. Desclée de Brouwer), où, visiblement, la thérapeute a poussé beaucoup plus loin sa fantastique exploration. Dans son article, Marie-Thérèse de Brosses disait déjà : “C’est une révolution dans la compréhension des mécanismes cérébraux et de la conscience.” Aujourd’hui, dans la préface qu’il a rédigée pour elle, le psychanalyste Didier Dumas n’hésite par à écrire : “C’est une découverte aussi importante que celle qui fut, au siècle dernier, la psychanalyse.” Bigre !

    Avant d’entrer en conversation avec elle, revenons rapidement sur le parcours d’Anne-Marguerite Vexiau. Orthophoniste de formation, c’est auprès de ses patients autistes qu’elle s’est initiée au monde de l’insconscient. À la recherche de nouveaux moyens de communication pouvant aider ses patients “sans parole”, Anne-Marguerite découvre, en 1993 en Australie, la Communication Facilitée. La technique est la suivante : un partenaire appelé “Facilitant” soutient la main du patient, appelé “Facilité” (par exemple un enfant autiste n’ayant jamais dit un mot), pour l’aider à s’exprimer sur un clavier. Contre toute attente, quels que soient son niveau intellectuel et l’atteinte de son cerveau, il s’avère que la personne handicapée (même si c’est un bébé) parvient ainsi à manifester ses émotions profondes et, avec un vocabulaire rcherché et poétique “emprunté au Facilitant”, - qui peut-être un thérapeute mais aussi un père ou une mère formés à cette technique, se met à dialoguer avec celui-ci.

    À ce jour, ayant formé plusieurs centaines de Facilitants, dont de nombreux thérapeutes professionnels, Anne-Marguerite Vexiau continue à soigner des autistes, des polyhandicapés, des sourds, des non-voyants, des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais également, désormais, des personnes comme vous et moi, qui ont des difficultés psychologiques et désirent tout simplement moins souffrir. Cette nouvelle approche thérapeutique, qu’elle a rebaptisée “psychophanie” (en grec phan veut dire “mettre à jour”), a permis d’établir sans ambiguïté que la Communication Facilitée était fondée sur un dialogue d’inconscient à inconscient. Un dialogue qui apporte un éclairage prodigieux, notamment sur la transmission des traumatismes au sein des lignées - où l’on rejoint le vaste champ transgénérationnel, actuellement en pleine expansion (cf. "J’ai mal à mes ancêtres", P.v.Eersel, éd. Albin Michel). De nouveau, on touche à l’inimaginable. Cet outil de communication qui parvient apparemment à traverser les plus épaisses murailles - de l’autisme au coma - semble aussi capable d’entrer en contact avec... la conscience des nouveaux-nés, et même des embryons !

    On nage en pleine science-fiction.

    Les nouveaux acteurs inattendus de cette fabuleuse épopée (les “fèves”, comme les appellent les patients d’Anne-Marguerite Vexiau) ne sont généralement pas n’importe quels embryons : il s’agit plutôt de ceux qui n’ont pas survécu (fruits malheureux de fausses- couches ou d’avortements) et qui s’“expriment” (on hésite sur les mots) à travers les patients de la Communication facilité - que ceux-ci soient handicapés ou pas.

    À travers eux passe le témoignage qu’avant la naissance, l’embryon est un être, sinon “pensant”, du moins sensible et, d’une certaine façon, conscient, et cela dès le début de la grossesse. Anne-Marguerite Vexiau nous dira à ce sujet : “Tous les discours de mes patients convergent vers la vie et la mort. Ils m’ont amenée à cette certitude qu’une conscience habite l’embryon dès les premières cellules. Cela change fondamentalement tout ce qui tourne autour de la grossesse.”

    Évidemment, on imagine aussitôt d’innombrables et brûlantes questions : sur les manipulations génétiques, sur la procréation médicale assistée, sur l’avortement... que nous avons tendance à pratiquer dans nos sociétés sans nous douter de ce qui se joue en réalité sous le voile des apparences... Alors ? Prêts pour une plongée dans les profondeurs du psychisme humain en compagnie d’Anne-Marguerite Vexiau, pionière intrépide du psychisme humain ?

    Nouvelles Clés : Quelle motivation de fond vous pousse à agir ?

    Anne-Marguerite Vexiau : Mon premier moteur a été la souffrance que je percevais chez mes patients. Je n’ai découvert celle des personnes “valides” qu’il y a quelques années : elle est parfois plus cruelle et sournoise que celle des patients handicapés ou de leurs parents, parce qu’elle est cachée.

    Je ne sais pas si mes recherches vont permettre d’aider à mieux comprendre les causes de l’autisme. Son essence, oui ; le ressenti des autistes, oui. Mais les causes ? C’est comme pour toute maladie : ce qu’il est possible de comprendre en PPH (psychophanie), ce sont généralement des éléments traumatiques dans la lignée - Françoise Dolto ne disait-elle pas qu’il fallait trois générations pour faire un autiste ?

    Personnellement, j’ai beaucoup de mal à faire préciser à mes patients où ils ont mal. “J’ai mal à l’âme”, frappait sur le clavier une fillette polyhandicapée hospitalisée, qui gémissait sans discontinuer. Les causes médicales des troubles, ce n’est pas cela que la CF aide le mieux à trouver... C’est une forme d’intuition, qui me pousse en avant. Quoi qu’il en soit, les messages que me font parvenir mes patients me disent que je n’en suis qu’“à la dînette” : selon eux, tout reste à découvrir ! Mon cheval de bataille reste toutefois la reconnaissance des personnes handicapées comme des êtres à part entière, ayant une place dans la société, capables de faire évoluer le monde. Certains polyhandicapés, incapables de bouger, sont très intériorisés et développent une vie intérieure très riche.

    N. C. : Tout se passe comme si ces êtres brisés avaient quelque chose d’essentiel à nous apprendre...

    A.-M. V. : De fait, ils nous éclairent. Ce sont eux, par exemple, qui nous ont fait découvrir cet outil puissant qu’est la CF et qui ont déclenché tout ce processus de recherche. Toutefois, au plan de conscience que touche cette méthode, les autistes ne sont pas plus avancés que les autres. Ce sont tous les êtres humains qui participent au “chemin de vie” de la condition humaine. À ce niveau de l’être, il semble ne pas exister de différences entre les hommes. Je reçois des enfants présentant d’autres types de handicap, moteur, sensoriel ou mental, d’autres encore dits normaux, dont l’inconscient essaie également de me faire comprendre la mort et la vie, m’entraînant dans un registre spirituel. Vous savez, avant de reconnaître les handicapés comme des sages, il faudrait que les gens arrêtent de les regarder comme des bêtes curieuses, des légumes ou des êtres qui n’auraient pas dû vivre ! Et qu’ils sachent qu’on doit leur parler normalement : les handicapés comprennent de manière intuitive TOUT ce qu’on leur dit. Même ceux qui ont des limites au niveau cognitif intègrent la totalité de votre message au niveau inconscient, et en tirent parti dans la vie quotidienne. Leur vie est aussi précieuse que la vôtre ou la mienne.

    N. C. : Face à l’incrédulité du public et du monde médical et scientifique, comment réagissez-vous ? En 1997, vous parliez d’une enquête très sérieuse, qu’avait commencé à mener le ministère de la Santé...

    A.-M. V. : Le ministère avait accepté de financer une étude rigoureuse sur les changements d’attitude des autistes, mais menée sur un trop petit nombre de personnes pour pouvoir être reconnue comme significative (Étude menée de novembre 1995 à mai 1998 et signée par le Dr Bruno Gepner). Il faudrait recommencer à plus grande échelle et... ça bloque. J’aimerais également prolonger la recherche que nous avions commencé avec le Pr Affelder, un physicien allemand qui enregistre l’activité cérébrale du Facilitant et du Facilité pendant une séance de CF. Ses électrodes captent l’activité du système lymbique, siège des émotions. Cela donne des choses très intéressantes. On s’est ainsi aperçu que mon patient m’envoyait des émotions extrêmement fortes, provenant surtout de son cerveau droit, alors que chez moi, à l’inverse, c’était surtout mon cerveau gauche qui se trouvait en activité intense, voire violente - même si je ne ressentais rien. Quand on sait que l’hémisphère droit est considéré comme le siège des émotions et de la créativité, alors que le gauche serait plutôt celui de l’analyse et du langage, on se met à échaffauder des hypothèses. Tout se passe comme si l’inconscient du Facilité venait puiser dans celui du Facilitant, pour lui emprunter son vocabulaire afin d’exprimer ce qu’il ne peut faire seul. Je tiens à préciser que cette expérience était menée avec une personne qui n’avait jamais rencontré la CF auparavant. Et ses émotions se transféraient dans mon cerveau, il y avait une sorte de combinaison de nos deux hémisphères. Le professeur Affelder était stupéfait des résultats. Malheureusement, ce chercheur n’a pas de temps à me consacrer, et la barrière de la langue ne facilite rien.

    Des neurologues, j’en ai rencontré des dizaines. Le scénario est chaque fois le même : ils assistent à une séance, se disent stupéfaits... puis disparaissent. Vis-à-vis du monde médical et scientifique, j’ai compris qu’on ne pouvait rien forcer et j’apprends la patience. Galilée disait : “Et pourtant, elle tourne !” Cela viendra en son temps. Je ne veux plus déployer autant d’énergie pour essuyer des refus après des heures d’explication, des dossiers à profusion, etc. Mes patients ont besoin de moi. Le reste se fera tout seul. À mon sens, cette fille de la CF qu’est la PPH ne peut plus faire marche arrière. Le mouvement est lancé. Les mentalités changent. Je n’aurais jamais pu faire paraître mon second livre il y a quelques années. Curieusement d’ailleurs, personne ne s’est attaqué directement à moi...

    N. C. : Une question, pour vous “attaquer” : avez-vous déjà fait communiquer par CF un animal ?

    A.-M. V. : J’ai essayé mais tout ceci est en recherche. Supposons qu’une CF appliquée à un animal domestique donne un texte sensé, cela signifierait quoi ? Qu’il est en relation avec l’inconscient de son maître ? Je ne sais pas. On peut imaginer toutes sortes de pistes. Ce qui m’intéresse, moi, c’est quand même de soigner, je suis avant tout une thérapeute. Ainsi, dans ce cas, l’important serait peut-être que la présence de l’animal soigne son maître... Quant à “prouver objectivement” le sens et la provenance de ce qui s’exprime en CF, je me garderais de toute conclusion hative. Même s’il y a parfois des informations très précises, comme quand, par exemple, le doigt d’un gamin très handicapé tape sur le clavier : “Papa fait de l’escalade” et que sa mère me dit ensuite : “C’est fou, mon mari est actuellement sur le mont Everest !” - ce que j’ignorais, ne connaissant rien de ce gamin ni de sa famille. Cet enfant était évidemment relié à son père. Nous sommes tous reliés.

    À l’inverse, une patiente m’a demandé s’il était possible de couper les liens avec sa mère, dont elle ne supportait pas la possessivité. Je lui ai dit que non. Il s’agit d’harmoniser les liens, les effacer est impossible. En ce moment, je traite beaucoup de patients qui ont été adoptés. On m’amène par exemple un enfant adopté qui a de gros blocages scolaires. Sur mon clavier, sa main écrit : “Attention, je vais te tirer les oreilles !” Je demande : “Mais qui parle ?” Réponse : “Je suis ton père de naissance et si tu ne fiches rien à l’école, sache que je ne suis pas content.” Qui va pouvoir prétendre que c’est vraiment le père biologique de cet enfant adopté qui parle ? La chose est d’autant plus invérifiable que sa mère biologique a accouché sous X. Mais personnellement, je m’en fiche assez. Ce qui compte pour moi, c’est le résultat : à partir de là, ce gosse a fait des progrès étonnants. Mais vous pensez bien que je ne vais pas affirmer que c’est vraiment l’inconscient du père qui a parlé ! Et pourtant, tout se passe comme si c’était lui. Un enfant adopté, il faut l’aider à se relier à ses parents, biologiques mais aussi adoptifs, et faire en sorte qu’il n’y ait pas de rivalités. Savoir cela est très important : il s’agit de transformer les liens et non de les couper.

    N. C. : Dans votre premier livre, l’un de vos patients, Pierre, parlait d’entraide entre les autistes du monde entier. Ses messages disaient qu’il parvenait à calmer les autres, à leur transmettre sa force, à les pacifier. Quelle étonnante vision ! D’autres autistes ont-ils repris ce thème de l’entraide dans leurs messages ?

    A.-M. V. : Absolument. L’aide entre autistes s’est en fait élargie à tous. C’est d’ailleurs l’un des thèmes d’un prochain livre. À un certain niveau, il semblerait que nous soyons tous “branchés” les uns sur les autres. L’important, c’est que nous devons tous être conscients de la capacité que nous avons de nous transmettre de la force les uns aux autres. En réalité, vous savez, les phénomènes que je porte au jour semblent exister dans toute thérapie. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Le clavier n’est qu’un révélateur de processus universels dont nous ne tenons simplement pas compte. La CF devrait donc faire avancer toutes les psychothérapies classiques ainsi que la psychanalyse.

    N. C. : Vous pourriez aider, par exemple, tous ces gens dépressifs qui cherchent aujourd’hui comment s’en sortir sans se bourrer de médicaments et que les psys classiques ne parviennent pas à remotiver ? Ne pensez-vous pas que l’énergie qui leur manque, et que les autres pourraient leur transmettre, s’appelle tout simplement l’amour ?

    A.-M. V. : Sans doute... Il est évident que les dépressifs peuvent grandement bénéficier de la CF. Et nous pouvons imaginer une infinité de liens d’amour qui restent à tisser. Étant donné la manière dont il s’avère que nous sommes reliés les uns aux autres, il semble possible de transformer même les relations que nous entretenons avec des personnes décédées ! “Rien n’est jamais foutu” dit Boris Cyrulnik, et cette phrase va bien au-delà de ce qu’il est possible d’imaginer.

    "Dès qu’une personne entre dans mon bureau, elle est attirée par le “mur de vie”, que j’ai placé juste derrière mon bureau."

    Ce mur est un immense collage, constitué de photographies de patients handicapés ou de membres de leurs familles, de faire-part de naissance, de cartes postales de tous les pays...

    Au fil du temps, le mur s’est enrichi de poèmes, de paroles d’espoir, de prières que m’ont donnés mes patients. Il y a aussi des photos d’enfants qui ont spécialement besoin d’être aidés. Ce mur illustre bien ce qu’est l’Inconscient collectif de Jung, ce que mes patients appellent “famille de vie”. Pour les catholiques, il représente “la communion des saints”.

    Quel que soit le nom qu’on lui donne, cela représente une chaîne de personnes reliées entre elles et agissant au-delà du temps et de l’espace. C’est un symbole d’unité et d’amour, qui rayonne de force et d’énergie. Bébés et enfants malades ou sains, adultes grabataires ou valides, personnes de tous les pays se côtoient. Souvent, les enfants repartent en emportant symboliquement les photos de mon mur. Un patient a frappé sur le clavier : “Désir de mur de vie délivre de malheur, je décolle toutes tes photos.”

    Vexiau2Les enfants non incarnés frappent à la porte

    Des notes destinées à son prochain livre, qu’Anne-Marguerite Vexiau a eu la gentillesse de nous confier, nous avons tiré les extraits suivants : Pour rester en lien avec moi depuis son pays, Ilonka, une petite fille polonaise, a lancé des “cordes de vie”, comme elle dit, que d’autres ont attrapées et lancées à leur tour dans d’autres directions. “Je veux servir d’amitié à ceux des enfants qui cachent cafard dans votre valise”, a tapé une adulte “normale” [...] Bien sûr, tout cela pourrait être une belle histoire fantasmatique de mon inconscient, enrichie de tous les rêves et fantasmes de mes patients. J’ai néanmoins noté de plus en plus de progrès, de coïncidences et de résultats thérapeutiques. L’avancée des uns permet aux autres de progresser. Sans distinction d’âge, de race, ni de quotient intellectuel, mes patients réclament de l’aide des autres, qui leur offrent leur soutien.

    L’action des morts tient toujours une immense place dans les propos des Facilités, et tout spécialement celle des enfants perdus avant la naissance.

    L’insistance de mes patients à parler de ce sujet était telle que je ne pouvais littéralement pas faire comme si je ne remarquais rien. Dans l’ensemble, ces propos les faisaient aller mieux, mais je n’osais parler d’autre chose que d’une “guérison intérieure”.

    Mais visiblement, tous attendaient que cette guérison leur vienne des personnes disparues.

    Un enfant a écrit : “Guérir, c’est ouvrir une fente sur les morts pour qu’ils puissent vivre.” [...]

    Il arrivait que mes patients m’offrent en CF “leurs” morts pour aider les autres patients. Il n’est alors question dans leurs propos que de vie et d’amour. Je suis partagée entre le désir de les arrêter et celui d’en savoir plus. Il m’arrivait parfois, le matin, de prendre la ferme résolution de couper court à leurs propos s’ils s’avisaient à nouveau de me parler de l’action des morts sur les vivants.

    Mais certains enfants pleuraient lorsque je les interrompais. Beaucoup évoquaient les enfants perdus avant la naissance comme une source de vie [...] Tant que l’un de ces petits disparus n’avait pas été réhabilité, il semblait peser sur la communauté tout entière [...] Certains cependant ont refusé d’entrer dans cette ronde, tel cet adolescent, lourdement handicapé, dont la main a frappé : “Je retire ma main si vous dites que le but de ma vie, c’est d’être vu comme un guide de vie pour vous.” [...]

    Parfois, il me semble que le Facilité puise dans une autre mémoire que la sienne [...]

    L’origine des maladies reste souvent mystérieuse. “Petit lutteur (= fœtus qui lutte pour garder la vie) a maladie donnée à moi pour fracas (= avortement) éviter pour moi”, a frappé un enfant handicapé dont la mère avait fait une fausse couche avant lui.

    “J’ai évité mort en choisissant la maladie”, a frappé un autre, dont la mère avait avorté quelques années auparavant. “Vie vient des morts”, affirma un jeune garcon polyhandicapé. Ce qui donna ce dialogue : “Alerte des morts jamais chômeurs. Je vois fils de maman jouer avec moi.

    - Tu parles du bébé que ta maman n’a pas voulu mettre au monde ? - Oui, vu naissance de mort et destruction de vie. Vis en moi et moi, je vivrai en toi. - Tu penses que ton petit frère mort peut t’aider à vivre et à guérir ?

    - Oui. [...]

    “Pépé est-il malheureux ? A-t-il mal pris ce que lui ai dit ?”, a frappé Solena - une jeune adulte autiste non voyante. Son grand-père était décédé depuis de longues années. “Que lui avais-tu dit ?” lui demandai-je.

    “Pépé, agitation de moi s’estompe si Allemagne devient ton pays d’amour. - Ton grand-père en veut aux Allemands d’avoir tué des Français ? - Pépé doit sortir de mort pour aller faire la paix aux Allemands. Je fais paix en moi si Pépé fait paix aux Allemands.” Je sens bien que ce n’est que le tout début d’une grande aventure.